Il est impressionnant d’arriver à Cuzco par les airs ! L’avion se fraye un chemin au milieu des montagnes. Au centre d’un paysage féérique, cirque de montagnes dont les sommets culminent parfois au delà des 6000 mètres, la ville apparait soudain… Cuzco s’échelonne entre 3400 et 3600 mètres d’altitude. Malgré une petite pression dans la tête dût au manque d’oxygène, superbe !
Cuzco, qui veut dire « nombril » en quechua, fut la capitale de l’empire Inca. On raconte que la ville fut fondée entre les Xe et XIIe siècles par l'Inca Manco Capac. Les Espagnols ont presque tout détruit, mais parfois on voit encore dans certains quartiers les vestiges d’une histoire chargée. Le plan de la ville désiré par les incas est en partie conservé même si les bâtiments et habitations coloniaux ont fleuri vers la fin des années 1500. Les petites rues pavées étroites entourent la plaza des armas, bordée par la cathédrale et la Compañia de Jesus, sans doute la plus belle église de la ville, véritable chef-d'œuvre d’architecture, édifiée par les jésuites en 1571.
Après une douche prise à la hâte dans une auberge du centre ville, je pars visiter el monasterio de Santo Domingo y templo del sol Qorikancha. Ce lieu était un dépôt d’or inca. Tout fut bien sûr pillé par les Espagnols qui y ont construit leurs édifices par la suite, mais certains murs, très caractéristiques de l’architecture Inca, ont été conservés. Pour le repas de midi, je découvre les « queso », pains fourrés au fromage, et apparemment réputés. Puis, je me laisse porter par la curiosité, m’enfonçant dans les petites ruelles ombragées et agréables à la découverte de cette citée aux nombreux trésors. Les montées sont difficiles à cause de l’altitude, mais les efforts valent le coup. Je croise des lamas, des habitants en tenues traditionnelles, et la ville vue de haut est encore plus impressionnante.
Au pays des Incas...
Au détour d’une rue, j’ai trouvé un chauffeur, Raúl, qui me fait visiter les environs de Cuzco. D’abord Moray, puis Chinchero, qui signifie « village de l’arc en ciel » perché à 3762 mètres. Les Incas y avaient construit des palais, dont on ne voit plus que les ruines. On y voit aussi d’anciennes terrasses agricoles. L’église, elle, est espagnole, elle date de 1607.
Le lendemain matin, Raúl me dépose à la gare d’Ollantaytambo. De là, on peut se rendre à Aguas Calientes, petite ville au pied du Machu Picchu, et passage obligatoire. Je n’ai pas réservé d’hôtel, mais trouver une chambre est plutôt facile… Juste le temps de piquer une tête dans les « eaux chaudes », et de rentrer dormir. La journée de demain risque d’être rude !
Réveil à 5h ! Je peux entamer la montée du mythique Machu Picchu à pied depuis Aguas Calientes. Je souffre un peu… Machu Picchu signifie « vieille montagne » en quechua. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, cette ancienne cité Inca détient encore un grand nombre de mystères… Sans doute édifiée vers 1440, sous le règne du plus grand empereur Inca, Pachacutec ou Inca Yupanqui, on pense qu’il était une de ses résidences. Certaines constructions laissent aussi à penser que ce lieu fut également utilisé comme sanctuaire religieux. On ne peut pas non plus dire combien d’habitants y résidaient, ils sont estimés entre 300 et 1000. Après la colonisation, les Espagnols avaient apparemment connaissance de ce site, mais n’y ont rien construit, et rien ne montre qu’ils avaient mesuré l’ampleur de sa puissance passée.
Je n’ai plus de jambes après la descente…
Je reprends le train direction Ollantaytambo. Très amusant de voir les sages stewards se transformer en mannequins et effectuer un défilé de mode dans le wagon pendant qu’un autre fait le clown avec des clochettes sur la tête… Raúl est à la gare, il visite les ruines d’Ollantaytambo avec moi avant de me ramener sur Cuzco.
Le réveil est difficile… J’ai des courbatures après les efforts fournis la veille. Encore quelques jours pour profiter de Cuzco et ses environs, puis je partirais pour Arequipa.
Je trouve facilement de la place dans le petit hôtel Koala, tenu par un jeune couple, Carla et Eduardo. Comme dans beaucoup de villes, la plaza des armas est au centre. Elle a été fondée par les Espagnols en 1540, comme le reste de la ville aux nombreux édifices coloniaux. La place est entourée d’arcades qui font face à la cathédrale construite en 1868. Arequipa n’a pas le charme de Cuzco, même si la ville est agréable à vivre.
Arequipa est entourée d’une chaine de volcans impressionnants, notamment le Misti haut de 5825 mètres. Le canyon du Colca est l’un des plus profonds du monde, 3400 mètres. Pour atteindre Chivay, principale ville du canyon, il faut passer le col de Patapampa à 4900 mètres d’altitude. Pendant la montée, on croise des lamas et des alpagas qui vivent à ces hauteurs. On redescend ensuite vers Chivay, qui n’est plus qu’à 3700 mètres.
Levée à 5h du matin, une promenade au cruz del condor s’impose. Ce cite offre un point de vue exceptionnel. S’y perdre à pied est vraiment agréable, dans ces Andes aux nombreux cactus.
Demain matin, départ pour un tout autre décors... L'Amazonie péruvienne, mon rêve d'enfant va enfin se réaliser...